Intelligence Artificielle : bientôt la fin du travail ?

L’Intelligence Artificielle bouleverse la notion de travail et les métiers de demain.

Il s’agit d’un concept qui ne date pas d’hier. En 1956, John McCarthy, professeur au MIT puis à Stanford, avait déjà utilisé ce terme pour désigner un système capable d’apprendre, de s’adapter et de raisonner. Si à l’époque, l’idée pouvait sembler ridicule, elle est actuellement en passe de devenir évidente. Comme l’affirmait en son temps le philosophe allemand Arthur Schopenhauer, toute révolution franchit systématiquement trois étapes : « D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence. »

Car il faut bien l’admettre, l’intelligence artificielle est en train de pénétrer tous les secteurs d’activités et de révolutionner le monde qui est le nôtre et évidemment tous les métiers actuels. Son cœur d’activité ? La prise de décision reposant sur le traitement d’une plus ou moins grande quantité d’informations.

Cette révolution va nous obliger à réinventer notre société, tout en nous invitant à réintégrer notre humanité, c’est à dire ce qui fonde notre singularité d’être humain. Si les machines peuvent prendre des décisions sur la base de petaoctets d’informations, nous serons toujours capables de prendre des décisions sur la base de notre intuition ou de notre instinct. Les métiers de demain en dépendent.

Selon le psychiatre suisse, Carl Gustav Jung, l’intuition est « un pressentiment. Ce n’est rien. Comment pouvez-vous définir une intuition ? Soudain vous vous souvenez de quelque chose, vous prévoyez quelque chose que vous ne pouviez absolument pas prévoir. C’est complètement infondé. » Il n’empêche, c’est cette même intuition qui permet de lire « par-delà les choses ». C’est ce « rien » qu’il va désormais nous falloir réinvestir pour cohabiter avec ces machines sans nous faire cannibaliser par elles.

L’homme augmenté de demain n’est pas celui qui a un smartphone dans la main, une puce électronique sous la peau et des « Google-Glass » sur le nez, mais bien celui qui avance en étant connecté à ce qui fonde son humanité.

Dans le monde du jeu, l’intelligence artificielle a récemment enflammé les débats après la victoire écrasante de la solution AlphaGo développée par DeepMind (Google) sur l’un des meilleurs joueurs de Go au monde.

Dans le secteur de la santé, les projets pilote se multiplient et permettent la détection de tumeurs sur des images médicales grâce à des algorithmes de deep learning, ou la génération de prescriptions parfaitement adaptées à travers l’analyse des informations médicales des patients.

Dans le secteur juridique, où les décisions reposent également sur un volume d’informations considérable, de nombreuses expériences voient le jour. Désormais les magistrats des villes de Rennes et de Douai expérimentent un logiciel prédictif qui leur permet de prendre en compte toute la jurisprudence existante afin de prendre des décisions plus justes.

La criminologie commence également à s’intéresser aux opportunités offertes par l’IA. Aux Etats-Unis, les villes de Seattle et de Los Angeles ont mis en place une solution dont l’efficacité serait jusqu’à deux fois plus performante que leurs meilleurs criminologues. Sa particularité ? Elle est capable d’identifier les lieux ayant les plus fortes probabilités d’être les théâtres d’un crime…

Le secteur de la finance, la banque JP Morgan en est un bon exemple, avec sa machine d’intelligence artificielle « COIN » qui peut résoudre, en une seconde, des arbitrages financiers qui prennent normalement 360.000 heures de travail aux avocats de la société !

Certains analystes estiment même que la fonction commerciale, que l’on pouvait imaginer parfaitement hermétique à l’IA, serait une « candidate parfaite » avec 95% de la force de vente remplacée par des agents intelligents dans les 20 prochaines années. Car les dernières avancées permettent aux machines intelligentes de « capter » les ressentis et les émotions de leurs interlocuteurs : au travers des micro-expressions du visage, mais également des conversations écrites et des propos tenus.

Lorsque nous prenons la mesure du bouleversement qui s’annonce, il est difficile de ne pas être pris de vertige et de s’interroger sur les métiers de demain. L’essayiste américain Jeremy Rifkin, grand influenceur et conseiller politique, ne l’avait pas manqué. Selon lui, l’automatisation massive du travail touchant désormais également les cols blancs débouchera sur… la fin du travail.

Fin du travail ou non, les choses risquent de bouger très fort et très vite. Il faut donc se questionner sur les métiers de demain.

De façon imminente, nous devrons donc faire face à des machines capables de raisonner, de prendre des décisions, de comprendre nos émotions et de créer. Des machines raisonnantes, « émotionnantes » et créatives.

Demain, le travailleur devra être « liquide » : adaptable, flexible, « change ready ». Autrement dit, être capable de se réinventer chaque jour pour faire ce que les machines d’intelligence artificielle ne sauront pas (encore) faire.

PurpleLeaf propose de offres d’accompagnement pour vous aider à mieux gérer votre carrière. Pour en savoir plus, contactez nous !

Cet article est partiellement tiré de celui écrit par Virginie Rio-Jeanne, Consultante senior auprès du cabinet de conseil Mews Partners, et paru dans Harvard Business Review du 28 Septembre 2017.

Pour lire l’article dans sa totalité : cliquez ici

Auteur : Caroll le Fur