Comment rester attractif en inactivité?

Voilà LA question que nombre de candidats nous posent après avoir quitté leur poste. Aujourd’hui, rares sont les candidats qui ne connaissent pas « d’accident de carrière », ou simplement de période d’inactivité… Les chasseurs et les employeurs en sont conscients, et même parfois, considèrent cette étape comme particulièrement constructive. Encore faut-il savoir la mettre à profit. Un article récemment publié dans la HBR nous a semblé répondre à la question.

« … La plupart de ceux qui sont à la recherche d’un nouveau poste sont abreuvés de discours toxiques sur les difficultés du marché de l’emploi. Oui, le marché de l’emploi est compliqué, cependant qu’est-ce qui est le plus utile pour vous ? Vous murer dans un stress profond ou identifier les zones dans lesquelles vous pouvez retrouver du pouvoir ? L’idée est de cesser de penser que la faute vient de l’extérieur. Soyez lucide, ce n’est pas vrai.

L’objectif est d’y voir plus clair aussi bien sur vos forces que sur vos faiblesses, et d’avoir assez de certitudes, de sécurité intérieure, pour traverser cette phase de transition. La question est : comment faire de cette période inconfortable un levier de changement, un moment de création et de développement, aussi bien pour vous-même qu’au niveau professionnel?

1° Ne considérez pas cette période comme un passage à vide

Beaucoup voient cette période de transition comme un vide. Or, en réalité, rien ne s’arrête. La vie continue. Mais il est vrai que les équilibres sont bouleversés et que c’est le bon moment pour remettre de l’ordre, pour en finir avec ce qui vous ne plaît plus, avec certains modes de fonctionnement qui vous pèsent (travail trop présent, vie personnelle sacrifiée…). Autrement dit, un « reset » salutaire et positif pour trouver un poste plus en adéquation avec vous, ou pourquoi pas vous lancer dans un projet qui vous tient à coeur depuis toujours mais que vous n’avez jamais osé concrétiser.

Tout d’abord, prenez le temps de réfléchir et de vous poser les bonnes questions :

  • Quel est mon état de bien-être général ?
  • Quel est mon niveau de stress ?
  • Quel est mon talent unique, ce que personne ne sait faire aussi bien que moi ?
  • Quel est mon projet ? Vous pouvez en avoir plusieurs, de types différents : un projet dit de « continuité », cohérent avec votre parcours, mais aussi un autre, très différent, qui fait davantage appel à l’une de vos passions, par exemple.

Pour chacun de ces points, vous devez identifier une action, une correction, pour mettre en oeuvre quelque chose, améliorer une situation ou opérer un virage. Plutôt qu’une tempête subie, il faut que cette phase de transition soit un espace de développement. Mais pour cela, il faut faire un diagnostic lucide sur soi, sans complaisance. Car si le diagnostic est erroné, le parcours sera plus long et laborieux, et vous risquez de ne pas avancer. Ensuite, c’est la technique des « petits pas » ou de « l’effectuation » qui s’applique : il s’agit d’avancer de manière méthodique, pas à pas, sans s’arrêter.

2° Répertoriez les solutions, pas les problèmes

L’idée est de prendre conscience de ce qui bloque et limite votre impact auprès d’un potentiel recruteur. Cela passe par des mises en situation, cela permet de se mettre dans une dynamique, de se préparer aux questions difficiles, d’habituer son système nerveux aux conditions de l’entretien, de repérer ses axes de progression, d’avoir un regard extérieur et souvent bienveillant et surtout de prendre conscience de ses progrès au fil du temps. Rien ne vaut le training, c’est pourquoi même si vous n’avez pas la possibilité de participer à des sessions de groupe, faites appel à vos amis, à d’anciens collègues de travail, ou encore entraînez-vous en vous enregistrant avec un dictaphone ou plus complexe, une caméra… Cela permet de prendre du recul sur soi et d’avancer.

Le mental a un rôle essentiel dans notre communication. Si l’on commence sa journée par un « encore une journée qui va être dure » ou sa semaine par « encore un lundi où je ne vais pas au bureau comme tout le monde », on envoie au cerveau un stimulus de stress. Lorsque l’on rencontrera un recruteur un peu plus tard dans la journée, notre interlocuteur sentira cet état intérieur négatif. Une bonne habitude consiste à faire, chaque soir, la liste de ce qui s’est bien passé dans la journée, pour se nourrir positivement et créer une dynamique vertueuse.

3° Remettez-vous au top physiquement

Certains médecins prescrivent à leurs patients trois séances de sport de 40 minutes par semaine quand le moral flanche. Le sport peut être, en effet, le meilleur antidote à un passage à vide. En période de transition, vous avez la possibilité de consacrer plus de temps et d’énergie à votre bien-être, profitez-en. L’état de bien-être physique fait partie des fameux 55% identifiés par Albert Merabian (ce chercheur à l’Université de Californie (UCLA) a démontré que l’impact de la communication est beaucoup plus lié aux gestes (55%) et à la voix (38%) qu’aux mots (7%) (lire à ce sujet « La bonne posture pour décrocher un nouvel emploi »). Au cours de cette période, ce qui compte, c’est d’apprendre à évaluer votre état physiologique, de faire attention à votre posture, à votre état de vitalité, et de le considérer comme un outil primordial de votre communication.

Les étapes précédentes permettent de dégager plus de confiance en soi, de faire meilleure impression, condition sine qua non pour que votre réseau soit réceptif à votre demande et accepte de s’impliquer en vous mettant en relation avec certains contacts ou en vous recommandant auprès de personnes potentiellement influentes. J’ai connu des individus qui, après plus de 200 rendez-vous, n’avaient toujours aucune proposition. Cela venait souvent de leur posture intérieure. Dès que celle-ci a évolué, de nouvelles opportunités se sont présentées à eux.

4° Solliciter votre réseau ne doit pas être perçu comme une contrainte

La base du travail du réseau, c’est d’accepter la dimension relationnelle qu’elle implique. On ne peut pas être attractif si l’on a l’impression de déranger. La personne qui prend le temps de vous rencontrer doit se sentir à l’aise à votre contact, au point même de s’imaginer travailler avec vous. C’est ce qui la poussera à vous ouvrir son carnet d’adresses : si elle a envie de travailler avec vous, elle se dit que cela peut être le cas pour d’autres.

Ces rencontres sont aussi l’occasion de glaner de précieuses informations, d’effectuer une veille sur le marché, qui vous sera utile demain, lorsque vous aurez retrouvé un poste. Pour que cela soit efficace, il faut toutefois :

  • Avoir préparé en amont le rendez-vous, vous être renseigné sur la personne qui vous reçoit pour identifier ce qu’elle peut vous apprendre, que ce soit sur son poste, son domaine d’activité, son expérience professionnelle… L’avantage est double : vous récupérerez de l’information et cela mettra votre interlocuteur en confiance, puisqu’il parlera d’un sujet qu’il connaît bien.
  • Faire preuve d’une grande ouverture, d’une posture d’écoute. Il s’agit d’adopter la démarche inverse par rapport au point précédent, de laisser l’autre s’exprimer, y compris sur des sujets que vous n’auriez pas abordés spontanément. Pour cela, posez des questions ouvertes : quel est votre vision ? Qu’en pensez vous ?

D’un côté, de l’ouverture pour laisser la personne s’exprimer et de l’autre, de la précision pour recueillir des informations ciblées sur certains sujets. Il s’agit de naviguer entre ces deux postures. L’objectif : donner l’image de quelqu’un d’attractif et ressortir de chaque entretien en ayant le sentiment de vous être enrichi.

5° Créez-vous des opportunités

Pour éviter que la dynamique du réseau ne s’enraye, il est essentiel de varier les sources et les lieux de « réseautage ». Renseignez-vous sur les réseaux qui sont à votre portée, par le biais de votre école, de votre ville, de votre métier, de certaines associations également. Inscrivez-vous à des conférences, proposez de donner des cours dans des universités… Autant de situations qui vous permettront d’agrandir votre réseau et de vous mettre dans une dynamique constructive.

6° Investissez-vous dans une start-up

Certains se sont investis dans des start-up à mi-temps, parfois seulement pendant quelques mois. Mais à chaque fois, cette expérience les a boostés pour le reste de leur recherche. D’autres encore ont effectué des stages dans des domaines qu’ils ne connaissaient pas, comme l’a fait un ancien directeur du développement d’un grand groupe dans une société de gestion pour découvrir ce métier, l’expérimenter et voir si cela pourrait lui plaire.

La question de l’attractivité, lorsque l’on n’est plus en poste, revient finalement à celle de votre capacité à créer des opportunités. Or, cela passe par un impact relationnel fort. En toutes circonstances. Est ce que le fait de vous croiser demain lors d’un petit déjeuner-débat va être plaisant? Vais-je ressentir du bien-être à votre contact, que ce soit lors de la poignée de main que nous échangerons ou du moment que nous passerons assis l’un à côté de l’autre ? Ensuite, c’est votre capacité à rester agile et ouvert, à allier rencontres en face à face et activités de réseautage qui fera la différence. »

Cet article a été rédigé par Marianne Robert de Massy (Consultante, Coach et Psychologue) dans la Harvard Business Review de mars 2016.

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